Sur le papier « tout va bien », vous cochez toutes les cases, et pourtant vous ressentez un vide constant, comme si quelque chose manquait sans pouvoir le nommer. Peut-être que vous avez une vie stable, un travail, une famille, des amis… et malgré tout, au fond de vous, cette sensation de manque reste présente.
Elle peut être très perturbante, parce qu’elle n’a pas toujours de cause évidente. Vous ne comprenez pas d’où vient ce mal-être profond.
Ce sentiment, c’est quelque chose que j’entends très souvent en séance.
Je suis Marion Girard, psychopraticienne et hypnothérapeute. J’accompagne les personnes en consultation en ligne (visio) et à mon cabinet à La Roche-sur-Yon.
Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi ce vide intérieur peut apparaître, et comment la thérapie peut vous aider à retrouver du sens et de la sérénité.
Le vide intérieur est ce sentiment diffus de déconnexion, comme si la vie n’avait plus vraiment de saveur. Il peut se manifester de différentes façons :
• une impression de détachement émotionnel ;
• une incapacité à ressentir de la joie ou du plaisir ;
• un sentiment d’absurdité ou de non-sens ;
• une perte de lien avec soi-même et avec les autres.
Souvent, l’entourage ne comprend pas : « Tu as tout pour être heureux(se) », « Arrête de te poser des questions », « Tu es toujours dans tes pensées, reviens dans le moment présent », « Fais un effort »…
Pourtant, ce vide est bien réel, et il mérite d’être écouté.
Il n’y a pas une seule raison au vide intérieur. Souvent, plusieurs facteurs se combinent. Voici les causes les plus fréquentes.
Le vide intérieur peut venir d’un phénomène dont on ne parle pas assez : la négligence émotionnelle dans l’enfance.
Contrairement à un traumatisme clair (comme un deuil ou une violence), cette blessure est subtile. Elle ne repose pas sur un événement marquant, mais sur une accumulation de petits manques.
Peut-être que, dans votre enfance :
• On vous a dit « ne pleure pas » quand vous étiez triste ;
• On ne vous a jamais dit ou très peu « je t’aime » ;
• L’amour semblait être conditionnel (« Tu n’es pas gentil », « Tu serais gentil si… ») ;
• Vos émotions étaient ignorées ou minimisées.
Petit à petit, l’enfant comprend un message implicite : « ce que je ressens n’a pas d’importance ». Ce climat affectif de manque, presque invisible, laisse une empreinte durable.
À l’âge adulte, on se dit : « J’ai eu une enfance normale / heureuse ». Et c’est souvent vrai : il ne s’est rien passé de grave. Mais ce « rien » justement, ces absences d’écoute et de validation émotionnelle, sont déjà une blessure.
C’est pour cela que beaucoup d’adultes ressentent un vide inexplicable : il n’y a pas de souvenir précis, seulement une impression diffuse d’avoir manqué de quelque chose d’essentiel.
Face à ce manque, l’enfant s’adapte :
• il ignore ses propres besoins,
• devient très sage ou perfectionniste pour « mériter » l’amour,
• se coupe de ses émotions pour ne pas souffrir.
Ces stratégies étaient nécessaires à un moment, mais à l’âge adulte, elles nous coupent de nous-mêmes.
Cela peut se traduire par :
• la difficulté à dire non,
• le besoin de plaire à tout prix,
• une incapacité à identifier ses envies,
• ce sentiment diffus de vide intérieur.
Beaucoup d’entre nous vivent des vies qui ne sont pas vraiment les leurs. Nous avons suivi le chemin qu’il « fallait » prendre : études, travail, vie de famille… sans nous demander si ce chemin correspondait à notre élan de vie.
Thomas d’Ansembourg, psychothérapeute et auteur de Cessez d’être gentil, soyez vrai !, parle de ce fameux fil rouge qui représente notre boussole intérieure.
Quand nous perdons ce fil, tout devient cadré, mais vide de sens : la joie et la spontanéité s’effacent au profit du « il faut ».
Pour retrouver du sens, il est essentiel de reconnecter ses actions à ses valeurs profondes.
Un projet aligné à ses valeurs, ce n’est pas forcément un grand changement de vie. Ce sont souvent de petits pas qui redonnent de la direction et du souffle.
Quelques exemples simples :
Ces changements simples créent une cohérence intérieure : vos choix quotidiens reflètent ce qui compte pour vous. Et petit à petit, ce lien entre valeurs et actions comble ce fameux vide.
Depuis longtemps, vous avez appris à faire plaisir. Peut-être même sans vous en rendre compte.
Vous anticipez les besoins des autres, vous dites « oui » à tout pour éviter les conflits, vous arrangez tout le monde.
Et dans ce mouvement, vous vous oubliez.
À force de vouloir être aimé, reconnu ou accepté, vous avez mis vos propres désirs de côté.
Vous êtes devenu(e) un « caméléon » qui s’adapte aux attentes de son entourage. D’ailleurs, on dit souvent de vous que vous savez très bien vous adaptez.
Ce mécanisme a un nom : le people pleasing.
Il cache souvent une peur du rejet. Dire « non » vous semble risqué, alors vous préférez vous effacer. Vous avez du mal à poser vos limites, de peur de décevoir ou de perdre l’affection de l’autre.
Le problème, c’est que ce rôle finit par vous épuiser. Parce qu’à force de vivre pour les autres, vous ne vivez plus pour vous. Le vide intérieur se creuse, comme un rappel silencieux : « Et moi, dans tout ça ? »
Peut-être que vous vous dites souvent: « Je serai heureux quand… (…) vous aurez ce poste (…) vous aurez plus de temps (…) tout ira mieux.
En attendant, vous mettez votre joie en suspens.
Le piège, c’est que ce moment n’arrive jamais vraiment. Il y a toujours un nouveau défi, une nouvelle contrainte, une nouvelle raison de patienter encore.
Votre bonheur devient un horizon qui recule sans cesse.
Pendant ce temps, le présent se vide.
Vous traversez vos journées sans vraiment les habiter, comme si votre vie n’était qu’une préparation pour « plus tard ».
Ce report constant crée un sentiment d’attente interminable.
Et cet « entre-deux » nourrit le vide intérieur : vous n’êtes jamais pleinement là, ni pleinement heureux.
Quand ce vide devient trop lourd, beaucoup de personnes cherchent inconsciemment à le combler plutôt qu’à le comprendre (combler leur mal-être au lieu de nourrir leur bien être).
Cela peut passer par des formes de fuite :
• la surconsommation (nourriture, travail, achats compulsifs),
• l’alcool, les addictions (écrans, réseaux, sport excessif, séries…),
• ou encore la recherche constante de validation extérieure.
Ces stratégies procurent un soulagement momentané, mais elles entretiennent le vide à long terme. Elles apaisent le symptôme sans nourrir le besoin essentiel : le lien à soi.
Ce vide intérieur que vous ressentez n’est pas une fatalité.
C’est souvent un signal d’alerte: quelque chose en vous cherche à être entendu, reconnu, incarné.
En thérapie, on apprend à se reconnecter à soi, à remettre du sens dans sa vie, à faire des choix plus alignés à ses valeurs.
Pas pour tout changer du jour au lendemain, mais pour se sentir à nouveau vivant, retrouver son élan de vie.
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